Tribune : Mohamed Bazoum, ou l’autre pivot de la France au Sahel. (Par Aboubakr Guilavogui)
“L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais d’institutions fortes’’ cette maxime de Barack Obama ne reflète t-elle pas le comportement anti panafricain de nos chefs d’États comme c’est le cas du nouveau pion français au Sahel, (Mohamed Bazoum) ?
À en croire, certains chefs d’États africains se comportent comme de vrais crétins aveuglés par la couardise « d’être chassé du pouvoir par la France » s’ils ne s’y soumettent pas aux ordres de l’Élysée. Vraiment ubuesque, pourquoi est-ce qu’ils ne se posent toujours pas la question de savoir : pourquoi est-ce qu’on ne les consulte pas quant-il s’agit par exemple de prendre une décision qui engage l’avenir de la France ? Mais par contre quand c’est l’inverse, il faut les voir faire « l’enfant gâté » à l’Élysée. Quelle vergogne. Quand allons-nous prendre conscience du retard grandissant de notre continent et comprendre finalement que cette France en est en grande partie la responsable.
Nous devons partir du principe qu’il revient aux Africains de décider de l’avenir de l’Afrique. Je dis cela en étant pleinement conscient du passé tragique qui hante parfois cette partie du monde. Après tout, l’histoire de l’Afrique englobe aussi bien les tragédies que les triomphes de l’histoire du monde dans son ensemble. Les chefs d’États doivent comprendre cela, s’ils veulent laisser à cette jeunesse africaine qui aujourd’hui déterminée à changer le cours brusque du sort de leur continent par l’intelligence et le travail.
C’était un vendredri 09 novembre 2021, à l’issue d’un sommet en visioconférence entre les chefs d’État du G5 Sahel et le président français, Emmanuel Macron avait tranché : l’engagement de la France dans la zone sahélienne passera « d’une opération militaire à un dispositif de coopération », avait-il affirmé depuis Paris, au cours d’une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérien Mohamed Bazoum, décidant de faire de Niamey la nouvelle base du dispositif français, sachant que la même France est présente depuis combien de siècles pour remédier toujours à un mal qui au lieu de guérir, étale ses métastases dans le corps des pays sahéliens comme un cancer sans panacée ? Mais pourquoi Bazoum est-il perçu comme ce nouveau pion ? Pourquoi ne s’inspirerait-il pas du Mali en se tournant vers la Russie qui pourtant a bien la panacée du mal dont souffre ces pays.
Si le Président Nigérien se soucie vraiment de la sécurité des nigériens pourquoi n’essayent-il pas une médecine parallèle comme le Mali, dont-ils ont le même mal en commun ?
Beaucoup parmi les nigériens et d’autres citoyens du monde ont considéré l’alternance démocratique survenue au Niger comme l’exaltante exemple des peuples qui veulent goûter aux délices de la démocratie.
Dans les démocraties africaines, le Niger, demeure depuis longtemps sous la coupe d’une insécurité grandissante et effroyable, critère pourtant nuisible que la démocratie doit éviter à tout peuple avec lequel elle finie par se confondre.
Pour les « amis démocrates » de ce pays du Sahel parmi les plus pauvres du monde, le temps était venu d’ouvrir une page d’espérances plus fortes encore avec plus de prospérité et un grand bond démocratique. Malheureusement, l’histoire, semble leur donner tort, pour l’instant.
Et si Mohamed Bazoum était peut-être perçu comme le dénominateur « de l’alexitère au mal » qui, pendant toutes ces années, a fait perdre la vie à beaucoup de nigériens innocents, disparus subitement parfois dans des pires attaques et conditions exécrables, si vulnérables sans eux ? Aujourd’hui, malgré la fierté d’une révolution aussi brusque qu’inattendue et toutes les promesses de l’alternance forcée, les nigériens, et avec eux les Africains, se rendent comptent que Bazoum comporte des défis majeurs pour leur sécurité nationale et l’avenir de leur État fragilisé, pour le destin singulier de leur pays confronté à des périls certains. Déjà qu’il joue à un jeu de « cache-cache » pour tenter de bercer l’opinion nationale faisant croire qu’il est là pour défendre les intérêts supérieurs du moment nigérien. Croire en cela, c’est cautionner la plus grosse incongruité politique du XXI siècle.
Si vous remarquez, lors de sa conférence de presse, Bazoum à tenu des propos digne d’un homme qui semblerait fier de s’assumer devant la France sur les traités de la cedeao et l’UEMOA, sauf que ces propos de ce jour montrent l’incongruité d’un Président qui doit revoir certainement sa santé mentale pour le bonheur de sa santé intellectuelle, voici ces propos, propos qui ne filent pas le même coton que la position du Niger sur les sanctions infligées au Mali, auxquelles d’ailleurs ce même Bazoum en a pris part, quelle incongruité manifeste ? Juridiquement c’est une atteinte systématique à la dignité morale du peuple nigérien en particulier et africain en général, : « Nous sommes partisans de l’État de Droit et quant-il s’agit de l’État de Droit il faut qu’il est quelque chose de précis, les traités de la CEDEAO ne mentionnent pas les fermetures de frontières, c’est pourquoi nous Niger nous ne préconisons pas cela », patati patatras, mais où est passé la mémoire de Bazoum qui aujourd’hui est en conflit personnel avec ces propos lors de cette conférence de presse à l’Élysée en novembre 2021. L’incongruité des chefs d’États africains s’expriment toujours par leur comportement anti-panafricains, peut-on espérer avec de tels égarés de leur acabit ? La réponse est non, la jeunesse africaine doit prendre son propre destin en main car ces chefs d’États sont des cas désespérément pathétiques. Ce qui pousse à croire qu’une main malsaine se cache derrière cette CD-chaos, qui lui pousse à prendre des décisions contre un peuple qui cherche à se départir de cette France poisseuse.
Reste à dire qu’ils auront à méditer sur le sens du changement prôné par Dan Millman : « Le secret du changement consiste à concentrer son énergie pour créer du nouveau, et non pas pour exprimer des déviances fâcheuses inutiles » La démocratie en Afrique reste encore à conquérir et demeure un pont éternel entre le passé, le présent et l’avenir. Si le Niger le savait, il s’y prendrait autrement, car Bazoum n’est qu’un nouveau pion français de la mafiafrique, il est prêt à laisser son pays se disloquer et ses compatriotes démunis face à l’horreur terroriste et la folie jihadiste. Le Niger a le choix de continuer à se « battre contre le fléau national » ou à « tenter de nouvelles expériences » comme le Mali. Le Niger c’est toute la question de l’après-Issoufou et de ce que voudrait Bazoum, fraîchement élu président du Niger dans une sourde élection de la pensée égoïste : « du ôte toi de là pour que je m’y mette », quel gâchis !
Soutien Total au Mali.
Vive la libération africaine.
Aboubakr Guilavogui, jeune panafricain passionné des lettres et ambitieux de la politique.