Tribune : La difficile ascension des leaders originaires de moyenne Guinée au sommet de l’exécutif en Guinée (Alseny thiam)
Bien avant 1958, ils ont été nombreux ces leaders “peuls” qui ont tenté l’ascension vers la magistrature suprême et ont animé la vie publique Guinéenne.
De Yacine Diallo, à Barry Diawadou la période avant les indépendances fut une période de conquête. L’exemple de la lutte de Barry Diawadou témoigne de la lutte âpre et difficile pour obtenir un siège à l’assemblée nationale. Pourtant, la mise en place par Diawadou du Bloc Africain de Guinee (Bag) laissait augurer de multiple espoir d’autant plus que Barry Diawadou avait battu aux élections précédentes le RDA mais Par la suite défait aux élections législatives par le même RDA le parti et Diawadou durent fairee alliance avec le numéro 2 du RDA Saifoullaye Diallo ami d’enfance de Barry Diawadou. Diawadou entra au gouvernement et ne devint plus un candidat sérieux pour la magistrature d’autant que le parti unique s’était installé.sa mort tragique fusillé au camp boiro témoigne du tragique destin de cet homme mais surtout des leaders de sa communauté à accéder au pouvoir sans toutefois occulter la” dureté “du premier régime face à toute les communautés.
Les exemples sont nombreux lors de la première République de leaders” peuls” qui ont servi la nation Guinéenne au sommet et qui auraient pû prétendre occuper un poste de chef de l ‘État si toutefois le multipartisme existait. Diallo Telli, Barry Diawadou, Yacine Diallo, Barry 3 pour n’en citer qu’ eux étaient tous présidentiables, c’était tous des technocrates aguerris qui auraient pû occuper le poste de chef de l ‘État si toutefois la démocratie au sens de la pluralité des partis s’était imposé un peu plus tôt en Guinée, nous aurions pu assister à de belles joutes et à de belles campagnes électorales hélas il n ‘en n’ a rien été…
Après ce premier régime où ces leaders n’ont pas pu accéder au sommet de l’exécutif s’ouvrit la seconde République où la encore des leaders tous aussi charismatiques que différents se sont impliqués dans la vie publique, Siradiou Diallo, Bah Mamadou Bhoye, Bah Oury. Aux différentes élections de 1993, 1998 et 2003 ces leaders ont obtenu des résultats assez modestes. Mais la principale difficulté de cette période était malheureusement le manque d’unité entre les leaders peuls ce qui a contribué à émietter les voix, c’est le même mécanisme qui se passe en France quand on a une multitude de candidature du même camp. Je ne dis pas là qu’il fallait faire un vote peul pour un seul candidat “Peul” mais au de la forte configuration régionale du vote, c’était le seul moyen de réussir à battre Lansana Conté.
La troisième République et l’ouverture vers une démocratie de droit était sans doute une belle opportunité pour un leader “peul” d’accéder au pouvoir en Guinée, tous les efforts allaient porter enfin leurs fruits, si toutefois c’était un effort collectif car on l ‘a vu que la conquête était plus complexe, mais Hélas la fusée n’aura pas atteint son orbite et celui qui incarnait l’espoir de toute une communauté de toute un pays perdit de la manière que l’ on sait face À Alpha Condé.
Mr Dalein après avoir remporté le 1er tour Haut la main, ne réussit pas à confirmer cela au second tour, même l’entre deux tour fut anormalement long et ne permit pas à Elhadj Dalein de maintenir sa grande avance.
On est aujourd’hui en 2021 après une autre défaite, la conquête s’annonce encore plus âpre, des manifestations pour réclamer plus d’égalité de droit se font sentir et malheureusement cette communauté en paye le plus lourd tribu, des pertes en vie humaine lors des manifestations pour réclamer le respect de la constitution, des pertes en nombre en janvier et février 2007, une justice qui tarde à se faire entendre pour les viols et les tueries au stade du 28 septembre et aujourd’hui des leaders en prison. Cela conduit bien évidemment à développer un sentiment de frustration qui a peut être motivé qui sait la sortie du journaliste Amadou Diouldé Diallo.
Pourtant, je pense que la victoire pour cette communauté ne viendra pas seule, il faudra rassembler au-delà de son camp, trouver l’homme qui sera accepté par toutes les communautés, qui cultivera le pardon. La Guinée se doit d’avancer ensemble quel que soit les clivages, les différences, les coutumes, et elle doit avancer ensemble quel que soit la densité du sang d’innocents qui a coulé sur cette terre.
Il faudrait construire un socle commun et une nation commune. La Guinée attend son sauveur, et j’ai envie de dire qu’il soit peul ou d’ailleurs, l’essentiel est que la Guinée s’en porte mieux.
Alseny thiam