Arrestations des partisans du FNDC : « Le pouvoir est en train de faire de la vie humaine une marchandise politique… »
C’est la lecture que fait le président du Bloc Libéral de la libération des 35 membres du Front National pour la Défense de la Constitution, arrêtés à Nzérékoré suite à une manifestation du FNDC lors du double scrutin controversé du 22 mars dernier et détenus depuis plusieurs mois à la maison centrale de Kankan.
Invité chez nos confrères de STAR21TV, le président du Bloc Libéral y voit derrière cette libération de ces partisans du FDNC, une marchandisation de la vie humaine par le pouvoir à des faims politiques.
« Encore une fois, nous sommes entrain d’observer que le pouvoir est en train de faire de la vie humaine une sorte de marchandise politique. On prend des gens, on les met en prison et on demande leur soutien moyennant leur liberté. Et c’est exactement ce qui est entrain de se faire aujourd’hui. C’est-à-dire on t’envoie en prison, on te soumet à toutes sortes de traitements physiques et morales et pu après on te dit tu acceptes soit de fermer la bouche ou alors tu acceptes de rejoindre le RPG Arc-en-ciel sinon tu ne peux pas recouvrer ta liberté », explique-t-il.
Après l’annonce de cette décision des autorités judicaires du pays portant libération des membres du FNDC, certains cadres ressortissants de la région forestière proche du pouvoir d’Alpha Condé affirment être à l’origine de cette libération. Un argument balayé d’un revers de la main par Dr Faya Millimouno qui estime que c’est plutôt eux qui ont dénoncé ces personnes auprès du pouvoir.
« J’ai vu des gens aller prendre du crédit en disant que c’est grâce à eux que ces personnes ont été libérées, je dis non. Car, rappelle-t-il, lorsque ces personnes ont été arrêtées à N’Nzérékoré, envoyées à Kankan, nous n’avons vu aucun de ceux-là qui sont en train de prendre du crédit d’être à l’origine de leur libération. Plutôt ce sont eux qui ont dénoncé à l’époque ceux qui devraient être arrêtés parce qu’ils se battaient pour la liberté et le droit en région forestière. Mais comme vous le savez, rien n’est étonnant dans notre pays car l’hypocrisie, elle est guinéenne… » tacle le leader du BL.
Evoquant la question du processus électoral engagé en Guinée pour le scrutin présidentiel du 18 octobre prochain, Dr Faya Millimouno indique qu’il s’agit de tout sauf une élection.
« Nous l’avons toujours dit que ce n’est une élection qu’ils sont entrain d’organiser en Guinée. Et nous au niveau du BL, avons dit que nous ne cautionnerons pas la candidature d’Alpha Condé. C’est pourquoi nous ne donnerons pas de consigne de vote à nos militants car nous ne voulons pas aller contre un mur que nous voyons devant nous. Il y a d’autres chemins de combattre cette dictature et la manifestation du 29 septembre 2020 du FNDC l’a prouvé. On nous a réfusé une manifestation sur l’autoroute, les populations ont montré qu’elles sont effectivement mobilisées et débout. Je crois qu’on devrait continuer ce combat du FNDC et on aurait raison de la dictature en place… », soutient l’opposant au régime d’Alpha Condé.
Faut-il le rappeler, il reste désormais en prison dans cette affaire, 7 partisans du FNDC dont l’innocence continue d’être clamée par leurs avocats.