Guinée/Crise électorale: Un député français dénonce le silence coupable de son pays
Sebastien Nadot, un député français du mouvement des progressistes et membre de la commission affaires étrangère observe de prêt la crise électorale en Guinée. Après avoir attiré l’attention du ministère français des affaires étrangères qui est resté sans réaction sur la crise qui prévaut en Guinée, ce progressiste dénonce le silence coupable de son pays.
« Concernant la Guinée, il y’a eu l’élection présidentielle dans un contexte extrêmement difficile. Il y’a eu des manifestations, il y a l’opposition qui ne reconnait pas les résultats. Et la France n’a prononcé aucun mot à l’égard des Guinéens dans cette situation fragile et douloureuse. Et elle n’a rien dit sur les résultats de l’élection présidentielle. Il y a eu un message de l’Union Européenne qui disait qu’il y a eu des doutes sur la sincérité du scrutin. Depuis les résultats ont été entérinés par la commission électorale guinéenne, et la France n’a pas pris la moindre position. C’est un silence coupable et c’est extrêmement grave », a-t-il déploré chez nos confrère de la radio Espace.
Selon lui, le mutisme de son pays face à la crise électorale en Guinée est dû à la préservation des intérêts des entreprises françaises :
« C’est beaucoup plus pratique pour la France de ne rien sur la Guinée comme s’il n’y avait aucun problème et parallèlement mener ses activités économiques comme elle a l’habitude de le faire. C’est plus pratique pour la France de ne rien dire, ne pas faire de vague parce que ça permet aux grandes entreprises d’honorer leurs contrats, activités. Vous savez très bien que la Guinée est d’une richesse exceptionnelle en matière minière. Donc il y a des intérêts à préserver ».
Pour le député du mouvement progressiste, la France devrait agir :
« Il faudrait que la France émette un avertissement clair et net en disant ce scrutin est entassé d’un certain nombre de problèmes et donc le président actuel doit faire extrêmement attention dans la manière dont il mène le pays », dit-il avant d’ajouter :
« Le ministre des affaires étrangères aurait pu faire un déplacement pour rencontrer les membres de l’opposition ».