Kérouané : Des manifestants menacés d’exclusion dans le recrutement d’une société
Depuis l’annonce des manifestations contre le mauvais état des routes dans la préfecture de Kérouané, les menaces et les intimidations ne se font pas attendre. Du moins c’est que les leaders du mouvement pour le bitumage des routes Kankan-Kérouane et Kérouane-Beyla nous ont fait comprendre.
D’après ces jeunes, depuis qu’ils ont projeté les manifestations, ils font l’objet de menace et d’intimidation par certains fanatiques du RPG Arc-En-Ciel dans la cité samorienne.
« Ils nous menacent un peu partout. Ils disent qu’ils vont nous arrêter et nous mettre en prison si vraiment on sort pour manifester. Ils ont aussi pris une liste noire dans laquelle ils vont mentionner les noms de ceux qui vont manifester et ceux-ci seront exclus de tout recrutement dans les sociétés qui viendront à Kérouané, à commencer par la société qui vient de s’installer à Damaro récemment », a fait comprendre un jeune du mouvement de protestation sous l’anonymat.
Malgré ces menaces et ces intimidations, ces jeunes décident se fait entendre ce jeudi 02 juillet.
« Quoi qu’ils fassent, nous allons sortir de main pour montrer au président Alpha Condé qu’on en a marre de ses fausses promesses, qu’on veut maintenant nos routes goudronnées. Ceux qui veulent nous empêcher ne connaissent rien. Ils pensent que c’est le président ou ses promesses qu’on va manger. Qu’ils se réveillent et qu’ils sachent que Kerouané a besoin des routes. Et cela ne peut pas se faire si vraiment ses fils ne se lèvent pas le réclamer », a martelé ce jeune.
Il reste un défi lancé, à savoir si les manifestions envisagées seront poursuivies ou pas dans la préfecture de Kérouané, l’un des fiefs incontestables du parti au pouvoir.
Kankan : Les jeunes encore dans les rues contre le délestage du courant électrique
Mardi 30 juin, les jeunes ont manifesté en barricadant quelques artères pour réclamer la desserte normale du courant électrique perturbée depuis des mois. Sur les pancartes l’on pouvait lire des slogans hostiles à l’EDG de Kankan et à la mouvance. Selon les informations, le porte-parole du mouvement est arrêté.
Malgré la présence des forces de l’ordre au carrefour Komarala Loisirs (point de ralliement), les jeunes ont bravé la notabilité et les autorités qui leur ont dit de surseoir à toute manifestation. Selon eux, c’est la déclaration de Taliby Dabo (responsable du RPG), tenue sur les antennes de sa radio et sa télévision qui a mis le feu aux poudres : « C’est Taliby qui a dit qu’il va faire sortir les contre manifestants pour nous empêcher de sortir. C’est pourquoi nous sommes sortis pour lui dire qu’il ne pourra rien contre nous. » S’expriment-ils. De passage, les jeunes ont saccagé la radio Baobab FM et Fasso TV appartenant à Taliby Dabo.
Pour l’heure plusieurs arrestations ont eu lieu dont l’artiste Bakary Condé dit Becky porte-parole du mouvement.
Matoto : Une dame s’indigne face à l’ingratitude des habitants envers Claude Kory Koundiano
Des manifestations pour l’électricité ont éclaté dans la commune de matoto, au quartier Khabitaya, le mercredi 24 juin 2020. Dans la foulée, des jeunes surexcites se sont attaqués par des jets de pierres au domicile privé de l’honorable Claude Kory Koundiano, ex président de l’assemblée nationale. Certains habitants dudit quartier n’ont pas apprécié ce comportement qu’ils qualifient d’ingratitude . Pour ces derniers, l’ex président de l’assemblée nationale ne mérite pas un tel sort après tous les actes qu’il a posés dans leur localité. C’est le cas d’une dame qui a voulu témoigner des bienfaits de Claude Kory Koundiano à notre rédaction Kalenews, sous l’anonymat.
« Quand Claude Kory Koundiano a été élu président de l’assemblée nationale, l’Etat a voulu lui donner une maison administrative, il n’a pas accepté, il a dit non, qu’il a fait plus de 10 ans dans ce quartier, qu’il préfère rester pour que les citoyens du quartier bénéficient de certaines réalisations qui manquaient dans le quartier.
Au moment qu’il a été élu président de l’assemblée nationale, ce quartier était tellement enclavé que les gens n’osaient pas marcher dans le quartier au delà de minuit. Il a tout fait, ils ont tracé la route avec le bitume qui mène chez lui. Actuellement, les riverains circulent librement jusqu’à 4h du matin parce qu’il y’a le goudron, la route a été tracée.
À cette réalisation s’ajoute le la mise à disposition de l’eau du forage. Les habitants du quartier souffraient beaucoup du manque d’eau , tout le monde sait les difficultés d’eau à Conakry, il a fait un forage dans le quartier. Aujourd’hui tout le monde vient puiser de l’eau au robinet installer devant sa cour », rappelle t-elle .
Quant au problème d’électricité qui fait l’objet de ces manifestations, la dame a signalé que l’ex président de l’assemblée nationale s’est beaucoup démené dans ce sens pour le quartier Khabitayah.
« Un moment ils sont restés près de 6 mois sans courant, la capacité du transformateur installé étant inférieur à la charge, C’était l’époque d’interminable masses sur les câbles électriques. Il fallait refaire le câblage foyer par foyer pour résoudre ce problème et soulager la population. Après ce travail en amont, M. Claude Kory Koundiano s’est battu auprès d’un de ces anciens collaborateurs de la banque centrale qui avait promu au poste de Ministre de l’énergie pour avoir un transformateur d’une grande capacité.
Les émeutes d’hier sont partis d’un manque d’électricité qui date de deux semaines. Le transformateur qui dessert le secteur est tombé en panne. Aussitôt informé, l’honorable a solliciter le service d’un Monsieur du quartier qui travaille à EDG pour faciliter l’obtention d’un nouveau transformateur. Celui-ci lui aurait dit que EDG était en rupture de stock de transfo de cette puissance» . Il disait poursuivre les recherches auprès de ces collègues de la maintenance afin de trouver une solution. Un comité de sage a été mis en place pour suivre l’évolution du dossier auprès de EDG et continuer la sensibilisation au niveau des différents foyers. Contre toute attente, les jeunes se sont très tôt mobilisés vers 5H du matin pour ériger les barricades et scandés les slogans hostiles au pouvoir et à l’honorable Claude. Je pense qu’il y’a eu une main noire des politiques derrière tout ce à quoi nous avons malheureusement assisté au cours de cette journée . C’est pourquoi j’ai voulu témoigner. Quand on dit qu’il n’a rien fait pour le quartier, je porte un démenti total à ces allégations », a t-elle évoqué, avant d’ajouter : « Un moment le cimetière faisait l’objet de profanation, c’est ce monsieur qui l’a clôturé ».
Dans ses témoignages, elle a fait cas de la générosité de la femme de l’honorable Claude Kory Koundiano à l’égard de ses voisins.
« Ils ou elles sont nombreux parmi les manifestants qui sollicitent au quotidien la générosité́ de l’épouse de l’honorable. C’est simplement l’ingratitude » appuie t’elle.
Nous apprenons également par la même dame, que l’après midi d’hier, après les manifestations, une délégation des sages et des imams se serait constituée pour aller demander pardon à l’honorable Claude Kory et à sa famille .
Affrontements inter-communautaires à Koyamah : ” Halte à la violence, déposons les armes” ( Siba Guilavogui)
C’est avec un cœur en lambeaux que je trempe ma plume dans l’encre pour appeler mes parents de Koyamah au calme et à la retenue. Je suis très peiné et abattu d’avoir appris à distance, les évènements malheureux et douloureux survenus hier mardi, 23 juin 2020 entre les deux communautés (Toma et Koniaké).
C’est un vieux conflit domanial qui a opposé ces deux communautés qui ont longtemps vécu dans la paix.
Dans ces affrontements armés à relent ethnique, plusieurs personnes ont été blessées par balles, à coup de machettes. A cela s’ajoutent des biens privés vandalisés et saccagés.
Je suis estomaqué de cette effusion de sang des fils d’une même terre.
Les habitants de Koyamah ont une glorieuse histoire et leur bravoure n’est plus à démontrer.
Rappelons-nous de l’incursion rebelle en 2000, tous les fils de cette sous-préfecture située à 140 kilomètres du chef du lieu de la préfecture de Macenta avaient réussi à former à l’unisson, un bloc imperméable pour bouter l’adversaire hors de nos frontières. Combien de fois les deux communautés ont célébré ensemble les trophées glanés au niveau préfectoral par notre équipe sous-préfectorale?
Nous ne devons pas oublier ces moments glorieux de notre histoire.
Les malheureux événements qui ont installé un climat de méfiance et de rivalité chez les habitants barricadés dans les maisons ne profitent à personne. On pouvait bel et bien éviter ce qui est arrivé si on avait des autorités compétentes. Mais hélas! Le sous-préfet dans sa léthargie n’a JAMAIS daigné prendre à bras le corps ce conflit qui a duré depuis des années. Nous pouvons encore éviter l’irréparable, il est donc temps d’enterrer la hache de guerre et faire face aux difficultés qui assaillent notre société.
En ma qualité de fils ressortissant de Koyamah, je m’érige en colombe de la paix. Je dis halte à la violence, déposons les armes.
Par Siba Guilavogui, journaliste et ressortissant de Koyamah
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