Culture/Page noire: Kani Dambakaté est décédée
Kani Dambakaté s’est éteinte ce mercredi 06 mai 2020 à Conakry. Elle a rendu l’âme à l’hôpital Jean Paul II de Taouyah, par suite de maladie.
Née au Zaire, actuel République Démocratique du Congo, c’est seulement à l’âge de 3ans qu’elle viendra pour la première fois en Guinée.
Fille d’El hadj Moussa, diamantaire et de Hadja Sona Dambakaté, Kani Dambakaté est issue d’une famille griotte conservatrice de la tradition tant de fois séculaire de la communauté diakanké dont elle est membre à part entière.
Son parcours selon notre confrère Samba Bah de kolazine
Suivant un destin préalablement établi, Kani a commencé la musique dès son enfance dans le théâtre scolaire de l’école primaire « Moustapha Soumaah ». Parallèlement, la jeune artiste fréquentera certaines formations musicales notamment, Kaloum Star de Maitre Barry et Atlantique Mélodie, au sein desquelles elle va acquérir un certain nombre d’expériences. Pour sa voix exceptionnelle suave et sublime, elle est régulièrement sollicitée par des virtuoses comme choriste. Parmi eux Sékouba Bambino et Mory Djély Deen Kouyaté.deux icones de la musique guinéenne, qu’elle suivra un peu partout à travers la sous-région pour des tournées. Elle les accompagnera dans des spectacles notamment au Burkina Faso, en Guinée Bissau, au Mali et à Dakar.
C’est en 2005 qu’elle mettra « KALA » sur le marché, son tout premier opus, pour une carrière solo, composé de 8 titres qui fera tabac dans la cité avant de se hisser au N1 du hitparade nationale. Ce premier album de Kani lui vaudra des tournées partout en Guinée, dans la sous- région, en Afrique et en Europe
C’était donc dans l’ordre naturel des choses que Kani Dambakaté se rendra plus tard en France en 2006 pour l’enregistrement de son 2ème album « I KOLOMA », lisez « l’homme n’est jamais détruit que par celui qui le connait le mieux». Cet album qui sortira en 2008, fut une véritable consécration.
Au-delà de sa qualité de grande chanteuse, Kani est une bonne joueuse de balafon, un instrument mythique de la tradition manding. Il faut rappeler que sa musique prend ses sources dans les rythmes traditionnels de sa Guinée natale avec un bon dosage de la modernité.
D’une voix perçante, elle chante entre autres thèmes : la société, l’actualité, la paix, la liberté, la femme… En plus, s’imposant désormais comme une diva de la musique africaine de Guinée, elle s’est montrée capable de surfer sur plusieurs rythmes avec aisance. La diva chante aussi bien en langue sosso, en maninka que dans sa langue maternelle, le diakanké.
Notre rédaction présente ses condoléances à la culture guinéenne et à sa famille biologique.
Repose en paix Kani