Arrêt de la cour constitutionnelle : « C’est un recul dans la construction d’un Etat de droit », réagit Maitre Amadou Diallo, avocat de l’UFDG
L’arrêt rendu par la cour constitution relatif au conflit entre la nouvelle constitution et le code électoral continue de faire réagir les juristes et les hommes politiques. De son coté, Maitre Amadou Diallo, avocat de l’UFDG estime que la cour ne peut en aucun cas suspendre une disposition constitutionnelle.
Selon lui, cet acte de la cour est un mauvais précédent pour le monde de la justice :
« Je suis complètement abasourdi en tant que juriste. On n’a jamais vu ça dans l’histoire d’une cour constitutionnelle. Qu’une cour constitutionnelle suspende les dispositions d’une constitution. La cour constitutionnelle est chargée des contentieux constitutionnels. C’est-à-dire contrôler la conformité des lois à la constitution. La cour constitutionnelle ne peut pas modifier ou suspendre une disposition constitutionnelle quelle qu’elle soit. La constitution est pour la cour constitutionnelle ce que le coran est pour un musulman. La cour constitutionnelle ne peut pas suspendre une disposition de la constitution parce que la constitution n’est pas conforme au code électoral, parce qu’on n’a pas modifié le code électoral. Je rappelle que la constitution est la loi fondamentale, la norme de référence. Lorsqu’elle est adoptée par le peuple, il est interdit à la cour constitutionnelle même de contrôler la constitution, a fortiori de la falsifier », a réagi l’avocat de l’UFDG.
A en croire cet homme de droit, la cour constitutionnelle a agi à la place du peuple car, selon lui, seul le peuple peut adopter ou modifier une constitution. « Et dans d’autres hypothèses c’est le parlement qui peut le faire avec une majorité qualifiée. La cour a excédé totalement son pouvoir. C’est une décision qui n’a pas de base légale. C’est un recul dans la construction d’un Etat de droit », a déploré Me Amadou Diallo.