Fraichement sorti de la prison sur les décisions du colonel Mamady Doumbouya, Kéamou Bogola Haba membre de l’ANAD a exprimé son état d’esprit après des mois passés à la maison centrale de Conakry. Interrogé, cet ancien prisonnier politique du régime Alpha Condé s’est réjoui de la chute d’Alpha Condé.

« Je suis très content d’être libre, mais pas parce que moi personnellement je suis libre, je suis content parce que Alpha Condé n’est pas au pouvoir. C’est une satisfaction parce que la lutte que nous avons menée aussi bien, les victimes que nous même prisonniers et tous les anonymes, c’était pour que le troisième mandat soit réversible et cela est atteint. Parce que je ne pense pas si un Guinéen pourra maintenant se hasarder demain à s’accaparer du pouvoir. Et ça c’est la première victoire pour laquelle je suis content.

 Je suis content parce que je ne suis pas sorti seul, je suis sorti avec tous les prisonniers politiques et aussi tous les prisonniers militaires. Vous ne pouvez pas imaginer qu’il y’a des militaires qui sont en prison il y’a plus de 10 ans et d’autres innocents qui sont en prison qui n’ont jamais vu un juge plus de 10 ans. Donc ceux-ci vont sortir c’est une satisfaction personnelle. Je suis content parce que évidemment l’armée a pris le pouvoir, la seule solution qui nous restait était que les forces de défense et de sécurité prennent le pouvoir parce que l’accord de Ouagadougou avait permis aux forces de défense et de sécurité de se retirer de la vie politique et de passer la main aux civiles », a précisé Kéamou Bogola Haba.

Depuis la Côte d’Ivoire, le président de l’UFR Sidya Touré, s’est prononcé sur le coup d’État orchestré par les hommes armés contre le régime d’Alpha Condé. Ce coup d’État a été bien aperçu par l’ancien Haut représentant du pr Alpha Condé.

« Moi je suis parti de Conakry après avoir été pratiquement bloqué chez moi pendant un mois. Le 16 octobre, on n’a tenté de m’enlever à la maison avec des pick-up de policiers et tout. Voir que ce régime se fondre, franchement je l’ai plutôt apprécié, je ne vois pas pourquoi je vais bouder mon plaisir pour cela », a-t-il fait savoir avant de dire:

« Alpha était devenu un problème pour la Guinée très sérieusement. La paupérisation avait complètement gangrené le pays, les guinéens étaient (…), fatigués, dans la misère absolue. C’était quelque chose d’intolérable par rapport à un Pays où il y’a un potentiel énorme pour lequel on s’est tous combattu. Donc “oui” j’étais d’accord avec cela, j’étais d’accord avec le fait qu’on ne lui ait rien fait, son intégrité physique a été préservée et qu’il y ait accès à un médecin », a laissé entendre Sidya Touré.

L’ancien premier ministre guinéen a annoncé son retour à Conakry le vendredi prochain.

Le président du parti UDRG a rendu visite le mardi 07 septembre au patron de la junte au pouvoir. Cette visite de l’ancien ministre de la citoyenneté et de l’unité nationale n’est passée sans critique au sein de la classe politique guinéenne.

Interrogé ce mercredi Bah Oury n’a pas manqué de recadrer ses détracteurs.

«Là où les intérêts du pays se trouvent, Bah Oury sera là-bas. Comment je peux rentrer dans un quartier général de militaires sans avoir été invité à y aller ?», a-t-il fait savoir dans l’émission MIRADOR avant de marteler:

«Je n’ai pas besoin d’accompagner pour faire ce que j’estime être pour l’intérêt de mon pays. Par exemple lorsque je disais que la transition était inévitable, tous les autres étaient contre et hostiles et nous avons vu ce qu’il en est aujourd’hui. Et lorsque nous avions demandé au président Alpha Condé de s’abstenir à changer la constitution parce que ce ne serait pas bon pour lui et pour le pays. Voilà le résultat où on est aujourd’hui. Et là ma position et notre responsabilité, c’est de veiller à ce que la transition qui va être instaurée soit efficace. Maintenant, il y a des jaloux, il y a des aigris, il y a des frustrés. Il se dit, pourquoi Bah Oury est là? Peu importe. Ma responsabilité et mon engagement pour mon pays ne datent pas d’aujourd’hui», a martelé Bah Oury.

Comme ordonné par le Comité National de Rassemblement pour le Développement CNRD, les P.A installés sur l’Axe Hamdallaye-Bambeto depuis un an ont été enlevés ce mardi 07 septembre 2021.

Après cette phase, certaines femmes ont exprimé leur sentiment à notre micro. Au marché Koloma, la joie se lit sur le visage de Fatoumata Diaraye Sow qui est venue acheter des condiments « vraiment nous disons merci aux militaires qui ont donné l’ordre de cette démolition. Certains agents nous demandaient de l’argent surtout la nuit », se réjouie-t-elle.

A Dar-Es-Salam, quartier situé entre Bambeto et Hamdalaye, un PA était visible. Après sa démolition, Bintou Touré se dit inquiète pour la sécurité de la population « je suis un peu inquiète pour la sécurité, surtout quand on sait l’indiscipline de quelques jeunes du quartier. Nous étions en paix puisque nous pouvions sortir à l’heure voulue pour aller chercher le quotidien et maintenant c’est dangereux de sortir tôt le matin », indique-t-elle.

A Cosa en passant par la T5 jusqu’à Kagbelen, les sentiments sont mitigés entre joie et angoisse sur le démantèlement des P.A.