La nouvelle orientation du Front national pour la défense de la constitution continue de susciter des réactions au sein des organisations de la société civile guinéenne. Pour le président de la plateforme Jeunesse Citoyenne, sur l’Axe, il y a plus du FNDC.

Réagissant à la déclaration du front anti 3ème mandat d’Alpha Condé, Belle Bah, déplore l’absence des leaders cohérents en Guinée dans lutter pour l’intérêt de tous les citoyens.

Car dénonce-t-il, « chacun cherche des occasions pour arriver à ses intérêts personnels et égoïstes. Fort malheureusement certains acteurs politiques et de la société civile, en ont fait du FNDC une affaire de clan, refusant tout esprit de débat et surfant sur l’engagement des jeunes de l’axe pour arriver à leurs fins personnelles. Portant seul l’axe a réellement répondu présent pour ce combat, les organisations politiques et de la société civile par exemple se sont enrichis en abandonnant des fois les jeunes blessés, se limitant à des contributions insignifiantes ».  

Selon le président de la plateforme Jeunesse Citoyenne, « la coordination du FNDC a été un petit clan qui a refusé toute organisation efficace, afin de mener une réflexion en impliquant tous les acteurs sérieux pour faire aboutir la lutte sans parler de l’opacité de la gestion. Mais il ressort clairement au fil du temps que Mr SANO et certains acteurs politiques avaient un autre agenda orienté que celui de parvenir à l’alternance »,  insiste-t-il.

Ainsi, poursuit-il, « Au niveau de l’axe, il y a eu une prise de conscience… Il faut qu’on arrête l’hypocrisie, sur l’Axe, il y a plus du FNDC. Le FNDC a refusé dès le début ce que plusieurs ont demandé, le fait que les partis politiques soient dans la coordination, certains pour bénéficier des intérêts des politiques ont accepté, il ne faut pas se casser la figure et venir dire que c’est ce qu’il faut faire », fustige Bella Bah.

Avant de conclure en ces termes : ” Nous avons un concept qui est d’avoir zéro mort sur l’axe en 2021, c’est sur cette vision que nous sommes concentrés. Le FNDC pourrait bien manifester ailleurs, c’est son droit… “

L’ancien porte-parole du Mouvement Citoyen pour l’électrification de la Haute Guinée a de nouvelles révélations chez nos confrères de l’émission Africa.  Mamoudou Kaba parlait du réveil tardif de ses anciens camarades qui projettent une manifestation le 29 mars pour la réalisation des promesses tenues par le président Alpha Condé dans le secteur de l’électricité.

Revenant sur les causes qui ont fait échouer les premières manifestations, Kaba a raconté une anecdote lors de leur entretien téléphonique avec le chef de l’Etat.

« Lors de nos revendications, un jour K² ( Ibrahima Kalil Konaté) est venu, ils nous ont appelé chez les notables, quand on est arrivé ils ont appelé le président. Dans notre conversation il ( Alpha Condé ndlr) a dit que la Haute Guinée est une région qui n’est pas reconnaissante, surtout Kankan, que parce que lorsqu’il venait au pouvoir en 2010, qu’il n’y avait que des cases à Kankan », révèle-il.

Enervé par ce mot du président Alpha Condé, Mamoudou Kaba dit avoir répliqué :

«  Je lui ai dit Président c’est vrai vous êtes venus à Kankan il n’y avait que des cases, mais vous  ne vous êtes pas déplacé pour venir construire les villas et les duplex qui sont aujourd’hui dans nos foyer.

Ce jour-là et le gouverneur et le maire, ils ont dit aux autres que moi je ne vais pas lâcher l’affaire, que surement je suis envoyé à Kankan par un parti politique. Ils sont passés par cette manière de diviser pour régner pour stopper les manifestations. Malheureusement mes amis n’ont pas cherché à comprendre parce qu’ils n’ont pas cette faculté, ils n’ont pas avancé dans les études comme moi, ils sont vite allés sur la piste du maire et du préfet et ils m’ont exclu », a raconté l’ancien porte-parole du Mouvement Citoyen pour l’Electrification de la Haute Guinée.

Pour mener à bien sa lutte contre le 3e mandat, le Front national pour la défense de la constitution se tourne désormais vers les revendications sociales. Le chargé de communication du front dressé contre le 3ème mandat d’Alpha Condé soutient que la démarche du FNDC vise à répondre aux difficultés auxquelles les guinéens font face.

« Ces déguerpissements sauvages et anarchiques que le gouvernement a entamé depuis un certain moment, nous pensons qu’il va falloir que le FNDC s’occupe aussi de ces préoccupations des populations. C’est pourquoi nous élargissons notre combat dans le social. C’est ce que qui explique cette déclaration du FNDC, qui marque d’ailleurs l’an de l’assassinat de la démocratie dans notre pays. Il s’agit pour nous de répondre aux difficultés auxquelles les guinéens font face », précise Abdoulaye Oumou Diallo.

Cette relance du FNDC intervient dans un contexte de crise sanitaire liée à la Covid-19 et d’Ebola mais aussi d’interdiction des manifestations en Guinée. A en croire ce membre de la coordination du mouvement, le FNDC tient à continuer son combat.

Tout en se gardant d’étaler les stratégies de son mouvement, le chargé de communication du FNDC indique « les prochaines actions se feront en collaboration avec toutes les victimes des abus d’un l’État défaillant et déliquescent. Les populations à la base savent ce que nous allons faire car les consultations sont terminées. Maintenant les actions de terrain viendront et les annonces seront faites dans les prochains jours ».

Il conclut en disant : « si le FNDC se tourne vers des revendications sociales pour combattre le 3ème mandat d’Alpha Condé, c’est parce que les conséquences de la décision de ce dernier sont sociales et économiques, donc rendant précaires les conditions de vie des citoyens guinéens ».