Lutte contre la corruption : Alpha en père prodigue (Édito FIM FM de Mamadou Dian Baldé)
Tel un père prodigue, Alpha Condé est prêt à pardonner aux fossoyeurs de notre économie. Pourvu qu’ils intègrent la nouvelle philosophie du gouvernement, en se rangeant des voitures.
Le président ne cesse de le marteler au gré de ses sorties, en VRP de sa fameuse parade du « Gouverner autrement », qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières. Mais que les cadres se le tiennent pour dit, aucun impair ne sera dorénavant toléré. Le président brandit d’ailleurs l’épouvantail contre tout ministre qui va rater sa partition dans le nouveau casting gouvernemental. Une fois n’est pas coutume, Alpha Condé comme tout bon chef d’orchestre, se veut dorénavant rigoureux et pédagogue.
Mais à force d’alterner le chaud et le froid, ces discours du chef de l’État passent pour de l’esbroufe, aux yeux d’une opinion désabusée par le recyclage des mêmes têtes, sans aucune valeur ajoutée. Malgré les casseroles que certains sont accusés de trainer avec fracas.
Ce n’est donc pas par des menaces en l’air que le locataire du palais Sèkhoutouréyah parviendra à pousser certaines grosses huiles du régime à l’abjuration. Ne dit-on pas que l’exemple parle mieux que les plus beaux discours.
Pour maints observateurs, éradiquer la corruption au sein de l’administration publique, sous Alpha Condé restera sans doute une simple vue de l’esprit voire un vœu pieux. Pour eux, à partir du moment où le président a décidé de faire bon marché de tous les prétendus crimes économiques commis durant les dix ans de sa gouvernance antérieure, rien ne garantit que les grilleurs d’arachides vont renoncer à leurs mauvaises habitudes.
Encore qu’il ne devrait pas revenir à un président de faire preuve de prodigalité avec les deniers publics. L’argent du peuple doit être géré avec parcimonie. Et ça, Alpha le sait plus que quiconque.
Ces cadres véreux n’ont d’ailleurs pas que faire de ces jurons du chef, que de rire sous cape. Le président même vient de se rendre à l’évidence qu’il prêchait dans le désert. Quand au terme d’un détour dans quelques ministères, face au constat d’absence de plusieurs travailleurs, il déclare tout baba : « je vois que les ministres ne prennent pas au sérieux mes directives. »
Mamadou Dian Baldé
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